Vous en entendez parler un peu partout ou encore votre notaire vous l’a suggérée, mais vous avez de la difficulté à saisir réellement à quoi elle sert et si vous en avez vraiment besoin?
Voici quelques informations pour bien saisir de quoi il en retourne.
Les assurances-titres sont des assurances offertes par certaines compagnies (notamment First Canadian Title, Chicago Title et Stewart Title) qui protègent le bénéficiaire en cas de réclamation ou de problèmes en lien avec son titre de propriété. Ces compagnies offrent une variété de protection, comme par exemple le vol d’identité, une réclamation en lien avec un vice de titre, une représentation d’un tiers pour régulariser une situation de non-conformité (un cabanon dans une servitude, une corniche qui surplombe le lot voisin, un garage non conforme au règlement municipal).
Origine
Ces assurances nous proviennent du monde anglo saxon où la profession notariale n’existe pas et où les titres de propriété sont plus précaires ou moins vérifiés. Dans ces juridictions, plutôt que de payer un notaire pour effectuer une panoplie de vérifications, les acheteurs souscrivent une assurance-titres qui leur garantit une indemnisation si leur titre de propriété est contesté.
Fonctionnement
L’assurance-titres est souscrite par le notaire. Elle est payable en un seul versement et ne présente aucune franchise en cas de réclamation. Elle peut viser la protection de la banque seulement. Dans ce cas, elle est aux frais du vendeur ou de l’emprunteur et indemnisera la banque en cas de pépin. Elle peut aussi viser la protection de l’acheteur d’une propriété. Dans ce cas, elle indemnisera l’acheteur de la propriété en cas de pépin.
Utilité
L’assurance-titres peut s’avérer un outil intéressant pour nous permettre de faire une transaction, alors qu’un risque se présente en raison d’une irrégularité en lien avec la propriété. Dans un tel cas, elle est à la charge de la personne qui refinance sa propriété au moyen d’un nouveau prêt hypothécaire ou de la personne qui vend sa propriété. En effet, le vendeur s’étant engagé à fournir à son acheteur un titre clair, c’est lui qui est responsable du paiement de la police en cas de découverte d’une irrégularité. Il faut toutefois demeurer prudent: souscrire une telle assurance ne règle pas le problème. Au moment de revendre cette propriété, si le problème existe toujours, les acheteurs devront à leur tour payer à leur éventuel acheteur une telle police et ils devront également débourser davantage à chaque renouvellement hypothécaire. Idéalement, il faut toujours rechercher à régler de façon définitive le problème soulevé.
Situations fréquentes lors desquelles une assurance-titre peut-être souscrite
La propriété convoitée présente des non-conformités avec la réglementation municipale, comme par exemple des marges non conformes et qui ne bénéficient pas ou d’un droit acquis, une encore piscine, une galerie ou un autre élément se trouvant dans une servitude, en contravention avec la réglementation municipale ou en concurrence avec le droit d’un tiers. De prime abord, une solution pour régler la situation de façon permanente devrait toujours être recherchée. Ainsi, une dérogation mineure pourrait être accordée par la municipalité, une lettre de tolérance pourrait être émise par celui qui bénéficie de la servitude ou encore une servitude d’un voisin pourrait, par exemple être obtenus, selon la problématique visée. Néanmoins, il arrive qu’un correctif ne soit pas envisageable ou qu’il soit impossible de l’obtenir dans les délais prescrits. Une bonne évaluation de la situation s’impose pour chaque cas et le notaire saura vous conseiller face à une telle situation en évaluant les spécificités propres à chaque dossier.
Hormis ces cas où la souscription d’une assurance-titres est incontournable, il advient certaines situations où elle est fortement recommandée, bien que non obligatoire.
En voici quelques unes:
1. Vous achetez une propriété sans garantie légale, aux risques et périls de l’acheteur: la garantie légale comporte deux aspects, soit la garantie quant aux titres de propriété et la garantie contre les vices cachés.
Pour les vices cachés, il n’y a aucune protection supplémentaire qui est offerte et la phrase le dit – l’acheteur prend la maison à ses risques et périls. En ce qui concerne les vices de titre, l’assurance-titre peut offrir une certaine protection.
En effet, en cas de découverte d’un vice de titres, s’enclenche alors normalement une poursuite à rebonds: l’acheteur poursuit son vendeur, qui poursuit son vendeur, qui poursuit son vendeur, etc. Si vous achetez sans garantie légale et que vous revendez à une personne qui éventuellement revendra elle-même et ainsi de suite, devinez où s’arrêtera ce grand rebond en cas de découverte d’un problème antérieur? Sur votre tête! Afin de vous protéger, vous pourriez vouloir souscrire une assurance-titres qui vous indemniserait dans cette situation. Notez que les frais relatifs à cette assurance sont alors imputable à l’acheteur.
Les ventes sans garanties légales peuvent constituer de bonnes affaires mais présentent un risque accru. Vous pourriez mitiger ce risque en souscrivant une assurance-titres pour vos protéger dans cette circonstance.
2. Vous achetez une propriété neuve. Savez-vous que les sous-contractants ont la possibilité d’inscrire une hypothèque légale sur votre propriété et ce, même après votre acquisition?
Savez-vous que vous pourriez être tenu au paiement de cette hypothèque, en plus de la vôtre et que le meilleur des avocats ne pourra rien y faire?
Vous pourriez vouloir vous protéger en souscrivant une assurance-titres qui vous indemniserait dans une telle circonstance.
3. Vous achetez une propriété avec une fausse septique et vous voulez vous protéger au maximum.
Certaines compagnies d’assurance-titres ont des avenants qui pourraient vous protéger dans une certaine mesure.
4. Vous achetez un condo et n’êtes pas certain que tout soit d’origine. Les planchers ont-ils été refaits?
Si oui, toutes les autorisations avaient-elles été demandées au syndicat de copropriété?
Si tel n’est pas le cas, celui-ci pourrait demander que le plancher soit retiré et remplacé pour un plancher conforme à leur règlement.
Votre notaire n’est aucunement en mesure de vous protéger contre cette éventualité. Vous pourriez vouloir vous protéger en souscrivant une assurance-titres qui vous indemniserait dans une telle circonstance.
5. Vous voulez vous prémunir au maximum contre la fraude?
Chaque année, des fraudeurs usurpent l’identité de propriétaires pour vendre ou refinancer des propriétés et ainsi empocher le produit de vente ou du refinancement. Si vous souhaitez vous prémunir au maximum contre cette situation, une assurance-titre pourrait vous sécuriser.
Considérant qu’assurer son titre de propriété coûte à peu près la même chose que souscrire la garantie prolongée sur un i Pad, pourquoi s’en priver?